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Mobilités : quelles réponses pour le territoire saumurois ?

Samedi 21 septembre 2019 s'est tenu le premier forum de la mobilité organisé par la Communauté d'Agglomération Saumur Val de Loire dans le cadre de la semaine éponyme. Plus de 75 personnes, citoyens, élus, associations ou chefs d'entreprises ont pu participer à cette réflexion commune.

IMG 5154« La mobilité est une vraie préoccupation pour les citoyens et les élus du territoire. Aux problèmes liés à la mobilité, il nous faut trouver des solutions afin de participer à la relance économique », a ouvert Jean-Michel Marchand, président de la Communauté d'Agglomération Saumur Val de Loire. Et de poursuivre sur le travail réalisé sur les nouvelles énergies en soulignant « l'objectif en 2040 de la disparition des énergies fossiles, travail qui se fait et se fera aux côtés du Département, de la Région et de l'État ».

75% des trajets domicile-travail se font en voiture

Guy Bertin, vice-président de l'Agglomération en charge des mobilités, a présenté l'ensemble de l'offre de mobilité présente sur l'Agglomération dont la gestion est assurée par la société publique locale (SPL) Saumur Agglobus : réseaux urbain, périurbain, scolaire, les transports à la demande à déclenchement ou zonal, le service de location de vélos à assistance électrique Avaé et Navis, la navette parkings/centre-ville gratuite à Saumur née le 1er juillet dernier. Un état des lieux a également été dressé avec comme chiffre marquant 75%, pourcentage qui correspond aux trajets domicile-travail effectués en voiture sur le territoire de l'Agglomération, un chiffre qui s'élève à 80% au niveau départemental, a cité Christian Gillet, président du département de Maine-et-Loire en introduction.

Retour sur les ateliers de mai et de juin

Ce forum avait débuté en mai et juin par des ateliers territoriaux au cours desquels citoyens, associations, élus et chefs d'entreprises avaient pu s'exprimer sur les difficultés rencontrées en matières de mobilité et ainsi faire émerger de nouvelles idées. Présenté samedi matin par Eric Gellis, consultant Mobithink, le compte-rendu laisse apparaître plusieurs orientations : un sentiment d'inégalité d'accès à la mobilité marqué en zone rurale, un manque d'aménagements sécurisés pour le vélo et la marche à pied, un besoin d'adapter l'offre en matière d'intermodalité, le développement du covoiturage en zone rurale, l'optimisation de l'offre actuelle notamment sur l'intermodalité train/bus, bus/voiture, train/vélo.

La Loi d'Orientation de la Mobilité devrait permettre un vrai travail en commun

Au cours de la table ronde, à la question qu'apporte la LOM (Loi d'Orientation de la Mobilité) ? , Roch Brancour, vice-président du Conseil régional en charge des transports et de la mobilité a répondu qu'il y voyait deux risques et une opportunité. Côté risque, cette loi qui a été adoptée en nouvelle lecture par l'Assemblée nationale le 17 septembre dernier, « ne résout pas les problématiques financières et de plus, on détricote ce que la loi NoTRE a mis en place. En revanche, la mise en relation des différents échelons territoriaux va permettre un vrai travail en commun et un partage des outils ».

Le vice-président régional a ensuite poursuivi sur la stratégie de la région des Pays de la Loire sur la thématique du ferroviaire, « nous voulons augmenter le nombre de trains qui circulent en dehors des heures de pointe ».

IMG 5165Parmi les thèmes abordés lors de cette table ronde, l'intermodalité, avec un objectif d'avoir un seul support comme le billet multimodal, même billet pour plus de trajets ; le développement du covoiturage où la plateforme covoiturage.fr a été évoquée, couvrant, entre autres, les 50 aires de covoiturage au niveau départemental a précisé Laurent Hamon, conseiller départemental ; l'accès aux entreprises qui, selon Franck Cadoret, représentant de la Chambre de Commerce et de l'Industrie (CCI49), doit « s'adapter en fonction des salariés mais aussi des marchandises » ; la sécurité dont « le développement est nécessaire pour mieux se déplacer sur les liaisons douces » selon Guy Bertin, vice-président de l'Agglomération et le transport solidaire, « outil essentiel sur le territoire » a commenté Jean-Michel Marchand.

Adapter la mobilité en zone peu dense

Les chiffres démontrent que 35% des déplacements sont inférieurs à deux Km, que 46% des jeunes ont refusé un emploi faute de transport et qu'il existe deux millions de néoruraux en 2017 et jusqu'à deux fois plus en 2030.

Avant de conclure la matinée par une présentation des véhicules à motorisation électrique, hybride ou encore au bioGNV (Gaz Naturel pour Véhicules) de l'Agglomération par Armel Froger, président de la SPL Saumur Agglobus sur le pôle Balzac à Saumur, Erwan Terrillon, consultant Omnibüs Conseil, a exposé différentes possibilités d'adapter la mobilité aux habitants des zones peu denses.

Devant un parterre attentif d'élus, de citoyens, de chefs d'entreprise et d'associations, il a expliqué qu'outre Saumur et Doué-en-Anjou, communes de densité intermédiaire, les autres communes du territoire sont caractérisées de « peu denses » à l'exception d'Epieds, Courléon et Cizay-la-Madeleine identifiées comme « très peu denses ». Avec une densité de 81 hab./km², l'Agglomération Saumur Val de Loire a une majorité de communes où il existe un éloignement vis-à-vis des services. Il est donc question d'enrichissement de l'offre de mobilité sur le territoire. Pour illustrer ses propos, Erwan Terrillon s'est appuyé sur des initiatives d'autres collectivités comme par exemple l'extension du transport à la demande au numérique sur Orléans, l'autopartage dans le Pays du Mans ou encore l'achat de vélos pour les collégiens et lycéens faisant moins de 3 km en remplacement des cars scolaires sur le territoire de Lunéville à Baccarat.

Mettre en commun les besoins des industriels

L'évolution de la mobilité amène donc les discussions vers l'essor des plate-formes de covoiturage, l'émergence d'une mobilité douce et de véhicules autonomes, le retour du vélo, l'émergence des micro-mobilités comme la trottinette et ce, malgré l'ultra dominance de la voiture.

Jean-Michel Marchand a conclu la matinée en abordant l'écologie industrielle du territoire, c'est à dire l'économie circulaire au niveau d'une ou plusieurs zones, « la réflexion se porte sur ce que l'on peut mettre en commun entre industriels d'un même territoire ».

Et de terminer, « ce forum est un point d'étape, le départ d'une réflexion, déjà commencée, sur le plan des mobilités du territoire avec deux volets : aménager notre territoire et développer l'offre de mobilité, en trouvant les moyens financiers pour y répondre ».

 

Ils ont dit :

Samuel Gesret, sous-préfet de l'arrondissement de Saumur : « La mobilité est un vrai frein au développement économique pour nos citoyens. Ce que je souhaite, ce sont des propositions pragmatiques, des choses concrètes à mettre en place comme par exemple le prêt de vélo ou encore le covoiturage ».

Christian Gillet, président du département de Maine-et-Loire : « Je crois que nous sommes à la préhistoire de la mobilité, tout est à reconstruire. L'intermodalité est une thématique cruciale pour un département. Et d'ajouter : comme disait Jacques Chirac, la planète brûle, je crois qu'il avait raison, il y a urgence ».

Pour Roch Brancour, vice-président du Conseil régional en charge du transport et de la mobilité : « Il faut que l'on arrive à transcender les frontières territoriales ».