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Les Verchers-sur-Layon : SAS Verchéenne, extrême entreprise

Depuis sa création dans les années 70, la SAS Verchéenne a développé une technicité de pointe dans son domaine que sont les ouvrages hydrauliques (écluses, barrages, digues, etc.) et les « chantiers de l’extrême ». Échange avec Philippe Nomballais, le PDG de l’entreprise.
 
Début 2018, un des derniers gros chantiers menés par la SAS Verchéenne (Société par Actions Simplifiées) s’est déroulé dans le port de Granville (Manche). Et quand on dit dans le port, ce n’est pas une adresse, l’équipe est bien descendue dans le port, pour installer de nouvelles portes. « Et deux fois par jour, la marée arrive, recouvre le chantier, et les bateaux passent dessus », explique Philippe Nomballais. Gênant, quand il s’agit d’assembler et d’installer des pièces d’environ 100 tonnes de métal. « Ça veut dire vider l’équivalent de 120 semi-remorques d’eau en 45 minutes », résume le patron. Impossible ? « Ce n’est pas la question. Il fallait le faire, et on l’a fait deux fois par jour pendant 27 jours ! »
Voici aujourd’hui le genre de chantier sur lequel la SAS Verchéenne est appelée. Des « chantiers de l’extrême », ainsi appelés parce qu’ils cumulent des conditions de travail difficiles et une technicité hors du commun. En fait, chaque chantier est unique et les équipes de la SAS Verchéenne doivent souvent inventer.


1.4 Batardeaux HonfleurUn Tournesol à moto
Une telle compétence ne se construit pas en un jour, ni même deux. La société a été créée dans les années 70 par les parents de Philippe, Jean et Marie-Josèphe Nomballais. « Mon père, c’est un inventeur, toujours des idées en tête, mais capable de se perdre pour aller à Angers. Ma mère est plutôt très efficace, très pragmatique », décrit Philippe, qui se présente comme une synthèse de ces deux caractères complémentaires, « un tournesol qui aime rouler à moto sur circuit ».
« Mon père était mécanicien, réparait les tracteurs, les outils, était maréchal-ferrant. Et le maire des Verchers lui a demandé de réfléchir à un système de clapets pour la rivière le Layon. Je me rappelle qu’il y avait des maquettes dans le jardin. » Un chantier en amenant un autre, la SAS Verchéenne se développe rapidement, en allant chercher notamment de nouvelles compétences, en plus du travail du métal : « Notre métier requiert des professionnels du terrassement, des gens qui savent faire des fondations spéciales et du génie civil traditionnel », décrit Philippe Nomballais.
Ce dernier arrive dans l’entreprise en 1983, en commençant sur les chantiers, muni de son simple CAP de constructeur en béton armé. « À l’école, j’avais des commentaires du genre « élève irrécupérable ». Mais des professeurs passionnés de l’EATP d’Égletons (Corrèze) m’ont ensuite enseigné la passion du coffrage. Je ne fais plus ça aujourd’hui, mais toutes les semaines, les ingénieurs viennent consulter mes classeurs. La base est là. »


20180522 LaVercheenne PhilippeNomballais CoraliePILARD HD 3578« Il faut toujours inventer quelque chose »
Philippe rachète l’entreprise familiale en 1993. À cette époque, elle a déjà bien évolué depuis son site des Verchers-sur-Layon. « Il faut toujours inventer quelque chose. Récemment on a déposé deux brevets en deux ans. On trouve une solution et on se rend compte qu’elle est unique mais aussi qu’elle pourrait servir à autre chose. »
Sans abandonner les rivières, la SAS Verchéenne est ainsi passée « de la terre à la mer ». « En 2009, nous avons refait la digue du Boutillon sur l’île de Ré, après le passage de la tempête Xynthia, trois ans de chantier pour nous », évoque le patron. Et en 2011, les portes d’écluse de Honfleur, 110 tonnes chacune, contre 4 tonnes pour une porte sur le Layon, font entrer l’entreprise dans la cour des grands.
Ces chantiers de l’extrême exigent des compétences et aussi de l’engagement, de répondre à l’urgence, partir plusieurs mois dans une autre ville. Le patron sait qu’il peut compter sur ce qu’il appelle « l’intelligence naturelle » de ses collaborateurs.
« Le dynamisme d’une entreprise est produit par tout le monde. Et pour mes gars, échouer ce n’est pas possible. Ils ont cette mentalité-là, comme moi, et le goût du travail bien fait, irréprochable, même dans les détails. »
 
Dates clés
Années 1970. Jean Nomballais, artisan mécanicien agricole et maréchal-ferrant, réalise pour la mairie des Verchers-sur-Layon des clapets métalliques sur le Layon, et met au point un basculement automatique, dont il déposera un brevet.
Octobre 1974. Création de la SARL Verchéenne par Jean Nomballais et son épouse Marie-Josèphe.
1983. Arrivée de Philippe Nomballais dans l’entreprise.
1993. Philippe Nomballais devient PDG de la SA Verchéenne.
Années 90. La SA Verchéenne démarre ses premiers chantiers sur la mer (ports, digues, etc.)
2011. Chantier des portes d’écluse de Honfleur.
2018. Lancement d’un projet d’agrandissement sur le site des Verchers, avec pour 2020 la création de trois nouveaux bâtiments pour l’entretien des matériels, du stockage et la fabrication de pièces lourdes.

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Contact

Article extrait du numéro 2 de la revue Cent un mille consacrée aux hommes et aux femmes qui font l'économie du Saumurois à lire ICI ou envoyer sur simple demande par mail.

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Crédit photos Coralie Pilard/Service communication Agglomération Saumur Val de Loire